L’EVRAS à l’école






















Certains parents sont très à l’aise pour parler de relations, d’intimité et de sexualité avec leurs enfants. Pour d’autres, ces thématiques sont difficiles à aborder et demeurent taboues dans la sphère familiale. Les animations EVRAS à l’école peuvent alors servir de relais et parfois de point de départ pour en parler avec leurs enfants. Pour d’autres parents encore, au contraire, les aspects de la vie relationnelle, affective et sexuelle de leurs enfants relèvent du domaine privé et doivent être abordés à la maison dans le respect des traditions familiales. Pour assurer l’épanouissement des enfants, il est important qu’ils et elles reçoivent tous et toutes les mêmes informations, fiables, impartiales et exhaustives.
Ce site a été conçu pour répondre à toutes les questions des parents et leur permettre d’avoir une idée claire de ce que sont les animations EVRAS, de pourquoi et comment elles sont mises en place à l’école en Belgique francophone. Vous pouvez d’ores et déjà consulter notre brochure “Votre enfant participe à une animation EVRAS”
A partir de septembre 2023, l’accord de coopération relatif à la généralisation de l’EVRAS engage la Région wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF et concerne les secteurs de l’enseignement, de la jeunesse et de l’aide à la jeunesse. Il rend officellement l’EVRAS effective pour les éléves de 6eme primaire et 4eme secondaire.
Dans les années 80, les cours d’éducation sexuelle avaient pour objectif de diminuer les comportements sexuels à risque : prévenir les grossesses non désirées et se protéger des infections sexuellement transmissibles (IST). L’obligation scolaire permettait de donner les informations à tous·tes les jeunes et ainsi les amener à devenir des citoyen·nes responsables de leur santé sexuelle.
Avec le temps, ces cours ont évolué pour répondre aux besoins des publics, des changements de sociétés et des réalités de terrain. Peu à peu, le public s’est élargi aux citoyen·nes de tous les âges (enfants, jeunes, adultes, séniors, …), mais s’est également intégré dans d’autres lieux de vie comme les institutions pour personnes porteuses de handicap, les maisons de jeunes, les activités extra-scolaires, etc. Les dimensions relationnelles et affectives de la sexualité sont désormais prises en compte afin d’accompagner les enfants et adolescent·es dans leur développement et les aider à devenir des adultes épanoui·es.
C’est ainsi qu’est née l’Éducation à la Vie, Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) qui depuis 2012, est intégrée dans les missions obligatoires de l’école. Cette démarche se fonde toujours sur l’accueil des différences, l’ouverture à l’autre, et le respect. Elle vise à apporter une information fiable, équitable et complète afin d’aider les jeunes à développer une vision positive de la sexualité mais aussi un esprit critique sur l’hypersexualisation de leur environnement (réseaux sociaux, publicités sexistes, vidéos, etc…) et ainsi assurer leur bien-être, les aider à construire leur identité et à prendre des décisions éclairées.
En fonction de l’âge, ces animations prennent des formes et abordent des thématiques différentes de la vie relationnelle (les émotions, l’amitié, le pardon, le deuil, le respect des autres, savoir dire non, connaître ses limites, …), affective (l’amour, les câlins, le consentement, …) et sexuelle (le corps humain, les 5 sens, la procréation humaine, la puberté, …).
Le plus souvent, les sujets abordés sont choisis en fonction des besoins des enfants ou adolescent·es : les animateur·rices vont partir des questions que les jeunes se posent et construire leur animation autour de ces préoccupations. Ainsi, des groupes du même âge ne vont pas spécialement aborder les mêmes sujets en animation : les animateur·rices vont s’adapter aux enfants et aux jeunes à qui ils et elles donnent une animation EVRAS. Dans tous les cas, les animateur·rices apportent des réponses adaptées en fonction de l’âge ou du stade de maturité des jeunes rencontré·es. Les animateur·rices prennent donc en compte l’âge du groupe, son degré d’aisance par rapport au fait de parler d’EVRAS, la sensibilité de chacun·e, … pour évaluer les thèmes à aborder et la façon de le faire et ainsi donner aux jeunes les informations nécessaires pour devenir des adultes éclairé·es acteur·rices de leur santé. On ne devance donc jamais les questions des enfants et des jeunes.
L’animation EVRAS est un moment durant lequel les élèves vont aborder les thématiques liées à la vie relationnelle, affective et sexuelle avec des personnes spécialisées (voir plus bas) sous forme de discussions, de jeux, de mises en situation, de quizz, etc. pour répondre aux préoccupations et aux questionnements des élèves.
À certains âges, dans une visée de prévention, certains sujets sont toutefois d’office abordés, comme la contraception, les IST, etc. Parfois encore, une animation peut s’intéresser à une thématique plus spécifique lorsque l’établissement scolaire fait une demande d’animation pour répondre à une situation problématique (harcèlement, comportements sexistes, etc.).
Quelques exemples de thèmes abordés par tranche d’âge :
– 3-5 ans : les parties du corps, l’intimité, les émotions
– 5-8 ans : les différences, le consentement
– 9-11 ans : différence entre l’amitié et l’amour, la pudeur, la puberté
– 12-14 ans : les stéréotypes, la contraception, les relations amoureuses
– 15-18 ans : l’identité, l’orientation sexuelle
L’accord de coopération EVRAS entrant en vigueur à la rentrée scolaire 2023-2024 prévoit une obligation de minimum une animation de 2 heures par an en 6ème primaire et en 4ème secondaire.
Toutefois, les animations s’adressent potentiellement à tous·tes les élèves, de la maternelle à la fin du cycle scolaire. Si l’EVRAS est obligatoire à l’école depuis 2012, sa mise en œuvre varie selon les établissements. En effet, les animations sont organisées à la demande des écoles. D’une école à l’autre, les élèves ne recevront donc pas le même nombre d’animations. Certains établissements scolaires vont mettre l’EVRAS au cœur de leur projet et organiser plusieurs cycles tout au long de la scolarité de leurs élèves, quand d’autres organiseront très ponctuellement une animation sur tout le cycle.
N’hésitez pas à vous renseigner avec les directions de l’école afin de connaître les dispositions prévues par l’établissement à ce sujet.
Dans la plupart des écoles, les animations ne sont pas présentées par les professeur·es afin de permettre aux enfants de parler librement et d’assurer la confidentialité de leurs échanges. Toutefois, quelques contenus d’EVRAS sont abordés dans certains cours du tronc commun, comme par exemple la reproduction dans le cours de sciences, le vivre ensemble dans le cours de philosophie et citoyenneté ou la connaissance du corps dans le cours d’éducation physique.
Ces animations sont généralement données par des personnes extérieures à l’école, spécialement formées aux thèmes abordés ainsi que pour intervenir auprès des jeunes et travaillant dans des structures spécialement labellisées en EVRAS. Ces intervenant·es sont invité·es le plus souvent par l’école.
Il peut s’agir de professionnel·les de planning familial, du secteur associatif, ou de l’infirmier·ière scolaire ou encore du centre PMS ou PSE.
N’hésitez pas à prendre contact avec les directions d’écoles afin de connaître les dispositions prévues dans leur établissement.
Nous vivons dans une société hypersexualisée, dans laquelle les enfants sont surexposé·es à un grand nombre de messages sexuels par le biais des réseaux sociaux, des médias grand public, mais aussi via les modèles ultra-stéréotypés qui leurs sont proposés (films, dessins animés, stars, …). On note également un contact de plus en plus précoce avec les images pornographiques. Cette hypersexualisation peut avoir des impacts sur le développement des enfants et sur la construction de leur image et peut contribuer également à la reproduction d’une société inégalitaire et sexiste.
Les enfants ont besoin d’être accompagné·es pour appréhender ces images et pour développer leur esprit critique. Les études montrent que les enfants qui ont eu la possibilité de parler de sexualité avec leurs parents et/ou des adultes de confiance, vivent leurs premières relations sexuelles plus tardivement, sont plus sélectif·ves dans leurs choix de partenaires et utilisent davantage les moyens de contraception.
Si votre enfant vous pose une question relative à la vie relationnelle, affective et sexuelle, n’hésitez pas à lui demander ce qu’il/elle connaît déjà sur le sujet. Cela vous permettra d’ajuster votre réponse en fonction. Si vous êtes pris·e au dépourvu, vous pouvez temporiser, en disant que vous ne savez pas répondre, mais que vous allez chercher des informations et que vous lui donnerez une réponse plus tard. Vous pouvez vous appuyer sur un livre pour parler des différentes parties du corps, de la naissance, de la puberté, etc. Il ne s’agit pas de tout expliquer en long et en large mais de donner à l’enfant des informations adaptées à son âge. Utilisez des mots simples et n’essayez pas d’avoir la réponse parfaite. Si votre enfant a besoin de précisions, il/elle reviendra vers vous.
Si vous ne vous sentez pas à l’aise, tournez-vous vers une autre personne de la famille ou de votre cercle proche en qui vous avez confiance et qui est d’accord pour aborder ces sujets.
Vous pouvez également contacter les animateur·rices EVRAS du planning familial le plus proche de chez vous ou en parler avec le centre PMS de l’école pour qu’ils/elles organisent des animations EVRAS.
Vous pouvez prendre contact directement avec l’école ou le centre PMS afin de demander des informations complémentaires.
Si l’école de votre enfant ne propose pas d’animations EVRAS pour sa classe, vous pouvez toujours trouver des outils pour en parler à votre enfant dans l’onglet “ressources” ou contacter un planning familial.
Il est possible de trouver des informations relatives à la vie relationnelle, affective ou sexuelle auprès des centres de planning familial. Vous pouvez aussi vous tourner vers le centre PMS de l’école. Notre centre de documentation et d’information peut également vous aider.
Une série de ressources gratuites sont également disponibles via l’onglet “Ressources”.
Pour trouver le centre de planning familial le plus proche, vous pouvez consulter le site Love Attitude.